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Aujourd’hui, la blockchain est le plus souvent associée aux bitcoins. Or, la blockchain concerne la couche technologique du Bitcoin, celle qui permet de sécuriser les transactions.

Satoshi Nakamoto est l’inventeur du Bitcoin. Dans son ouvrage, « Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash system », il expose sa méthode permettant de résoudre les problèmes que l’homme a toujours rencontré en matière de cryptographie des données. Deux personnes ne pouvaient effectuer un échange d’actifs, sans l’intervention d’un tiers de confiance. La blockchain est la solution, en se présentant comme un intermédiaire de confiance.

La blockchain est une chaine de blocs décentralisés. Cette architecture autorise ce qui était auparavant impossible. Deux personnes, qui ne se connaissent pas, peuvent échanger des actifs sans passer par une autorité centrale. C’est une manière de désintermédiariser la sécurisation et la validation d’un échange.

Le premier type d’actifs échangé dans la blockchain a été le Bitcoin, mais son champ d’application peut aller bien au delà. On peut imaginer échanger des actifs financier ou encore des titres de propriété. L’objectif est de fluidifier les échanges et de réduire les coûts initialement induits par l’utilisation d’intermédiaires de confiance traditionnels.

Les blocs qui composent la chaine sont assemblés les uns avec les autres. Ils sont des conteneurs numériques, dans lesquels sont déposées des informations de tous types : des transactions, des contrats, des titres de propriétés, des oeuvres d’arts, etc …

On peut comparer la blockchain à un livre de compte, mais un livre de compte décentralisé. C’est à dire qu’il n’est pas hébergé sur un serveur unique, mais par une partie des utilisateurs qui composent la chaine. Le procédé cryptographique utilisé protège les données échangées, à tel point qu’il est impossible de les modifier à postériori. Pour garantir la fiabilité de son architecture, la blockchain rémunère également certains de ses noeuds, grâce à sa crypto-monnaie, le Bitcoin.

Dans quelques années, nous pourrions voir émerger de nouveaux usages de la blockchain notamment par les agents immobiliers afin d’enregistrer des titres de propriétés ou par le gouvernement dans le cadre des déclarations d’impôts.

Grâce à la blockchain, il est donc dorénavant possible de transférer de la propriété digitale avec la garantie d’un transfert sécurité et sans risque.

La conséquence […] est que, pour la première fois, il existe un moyen pour un utilisateur d’Internet de transférer de la propriété digitale à un autre utilisateur d’Internet, avec la garantie d’un transfert sans risque […] et sans que personne ne puisse contester son existence ou sa légitimité. Marc Andreessen, inventeur de l’explorateur Internet.

L’objectif de la blockchain est donc de produire de la confiance. Aujourd’hui, les virements internationaux requièrent plusieurs jours de traitement afin de valider les transactions. De plus, les virements sont couteux pour les émetteurs. Avec la blockchain et par l’intermédiaire de crypto-monnaies, les virements seront instantanés et totalement gratuits.

Toutes les actions entreprises dans la blockchain peuvent être visibles par tous. Cette transparence est indispensable afin que les membres du réseau valident les inscriptions sur les blocs qui composent l’architecture. Cette visibilité permet de lutter contre la fraude. L’identité des utilisateurs reste totalement dissimulée, par l’intermédiaire d’un pseudonyme.

La blockchain est une technologie totalement modulable en fonction des actions entreprises par ses membres. Les besoins des utilisateurs en terme de transparence peuvent être comblés, par un niveau de confidentialité plus ou moins fort. Cependant, si une identification des parties est demandée pour une action nécessitant plusieurs preuves d’identification, la blockchain peut être totalement transparente.

Pour conclure :

Grâce à son architecture, la blockchain offre de nouvelles perspectives et les données qui y sont entreposées deviennent inviolables.

On peut imaginer demain, que les particuliers pourront revendre leur auto-production en énergie dans des circuits décentralisés, que les droits d’auteurs seront garantis par l’intermédiaire de la traçabilité des usages des oeuvres numériques, que la création d’actes authentiques sera fluidifiée, ou encore que le droit de vote puisse s’exercer en ligne.


Sources : Finyear

  

Facebook est aujourd’hui un moyen d’adhérer au monde. Il traduit un certain rapport que l’on a aujourd’hui avec notre environnement, l’impossibilité de vivre les choses directement, sans interface et sans l’artifice d’une technologie. Pour certains utilisateurs, l’usage est dicté par la fascination technologique, le désir de paraitre et l’envie de vivre par procuration.

Comme nous le savons tous, Facebook est l’un des plus grand fleuron de l’industrie du numérique. Ce fait n’est pas seulement dû aux innovations de l’entreprise, mais par une source qu’elle peut monnayer auprès de ses annonceurs et qu’elle obtient gratuitement ainsi qu’en contenu : les données privées de ses utilisateurs.

« La vie privée  est la capacité, pour une personne ou pour un groupe de personnes, de s’isoler afin de protéger ses intérêts. » Source : Wikipédia

Malgré les récentes mises à jours de sa politique de sécurité et de divulgation de l’information à des tiers, le site ne renonce en rien à recueillir les informations privées de ses utilisateurs.

Ces données sont transmises à des annonceurs pour cibler des publicités en fonction des caractéristiques détaillées des profils et pour capter des informations sur des personnes qui ne sont pas inscrites sur le réseaux social. La conservation et l’utilisation de ces informations sont également de rigueur pour les utilisateurs ayant résilié leur compte.

Dans une économie totalement marchande, toute donnée privatisée peut faire l’objet de grandes convoitises. Dans ce cadre, pour transformer cette « marchandise » que l’on appelait au siècle dernier, la vie privée, il a fallut mettre en place des stratégies marketing ciblées.

La défense de la publicité est alors évidente pour le groupe car elle concerne une grande partie de ses revenus. Ce fait est argumenté par le fait qu’elle permet aux internautes d’utiliser gratuitement les services. Pas tout à fait, car Facebook vend aux annonceurs les données prélevées auprès de ses utilisateurs, même si ils n’en ont pas forcément conscience.

Plusieurs étapes ont du être franchies avant d’en arriver là. Les utilisateurs souhaitent aujourd’hui valoriser l’exposition de soi. Les réseaux sociaux y sont parvenus à tel point que les utilisateurs gèrent aujourd’hui leurs amours, leurs amitiés ou leur vie entière sur internet.

Facebook est pourtant transparent sur ses intentions : « Vous nous accordez une licence non exclusive, transférable, sous licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ». La résiliation du profil ne change en rien la position du groupe.

 

Crédit image : Techcrunch

 

Au delà du réseau social :

Facebook recueille également des données personnelles grâce aux cookies déposés sur les machines de ses utilisateurs. Même lorsque les utilisateurs ne sont pas connectés au service, Facebook recueille des informations. Le site s’en défend, est contredit le fait que ce soit une forme d’espionnage : « Nous utilisons ces cookies pour fournir des contenus personnalisés, améliorer notre service ou protéger nos utilisateurs et notre service ».

Son fondateur considère aujourd’hui que « l’ère de la vie privée est révolue et que nous vivons une époque d’exposition n’inquiétant que ceux qui ont des choses à se reprocher ».

Facebook conçoit un site, comparable aux prêches, souhaitant acquérir toujours plus de fidèles et ériger une société à son image. Une société à leur image ? Oui, Facebook a pour intention de créer sa propre monnaie. Quand on sait que chaque empire en a créé pour s’imposer sur la planète et que toute monnaie peut être considérée comme une convention sociale dont la légitimité dépend de celui qui la frappe. On a dorénavant une idée du poids économique et social que représente le site à travers le monde.

Cette monnaie est aujourd’hui utilisée uniquement dans le cadre des jeux en ligne, mais pourrait devenir une source financière sans équivalence pour le site. Facebook souhaite se positionner comme une interface dans laquelle les utilisateurs peuvent consommer et voir tout ce qu’il se trouve sur le web.

Les identités des utilisateurs centralisées en un seul et même lieu, peuvent-elles pousser à la mégalomanie et aux dérives totalitaires ? C’est une question que l’on doit se poser au vu de la puissance et des droits accordés à l’entreprise.

Crédit image : Siecledigital

Pour conclure :

Cet article n’a pas été écrit pour pointer du doigt la politique du site mais pour éveiller les consciences sur l’importance de la préservation et le contrôle de notre vie privée.

Le fondateur du site le dit lui même « les gens se sont non seulement habitués à partager plus d’informations, mais à le faire plus ouvertement et avec davantage de monde. La norme sociale a évolué avec le temps ». Dans un avenir très proche, les nouvelles générations ne connaitront sûrement plus la définition de « vie privée ».


Source : Facebook, anatomie d’une chimère de Julien Azam